Notre lettre 1004 publiée le 15 février 2024

MGR MANFRED SCHEUER ET L'EGLISE D'AUTRICHE

1ERE PARTIE : UN FOSSOYEUR

Comme le catholicisme d’Allemagne, le catholicisme de Suisse, le catholicisme de Belgique, celui d’Autriche est en train de disparaître, de fondre dans une société sécularisé d’idéologie bourgeoise comme on dit dans le monde germanophone, c’est-à-dire libérale. Et les évêques accompagnent cette disparition, ou même l’accélèrent.

En Autriche, le syndic de faillite le plus marquant, moins exposé médiatiquement que ses collègues schismatiques hétérodoxes allemands, est Mgr Manfred Scheuer, évêque d'Innsbruck en 2003 puis promu à la tête du second diocèse d'Autriche, Linz, en 2015. Il a joué un rôle important pour introduire les dérives pro-LGBT et protestantisantes allemandes dans l'Église autrichienne, enfonçant au passage les diocèses qu'il gérait, cependant que, de son côté, il montait.


Manfred Scheuer

Né le 10 août 1955 à Haibach ob der Donau en Haute-Autriche, Manfred Scheuer étudia la théologie à Linz et à l'Université pontificale grégorienne à Rome, où il est ordonné prêtre le 10 octobre 1980 (thèse de doctorat à Fribourg-en-Brisgau).

Après différentes activités d'enseignement à Linz, Fribourg en Brisgau, Salzbourg, puis à la Faculté de Théologie de Trèves, il est nommé le 21 octobre 2003 évêque du diocèse d'Innsbruck. Malgré un bilan peu reluisant dans le diocèse d'Innsbruck (où un évêque encore plus progressiste et hétérodoxe lui succède en 2017, Mgr Hermann Glettler), Scheuer est propulsé en 2015 évêque de Linz, deuxième siège d’Autriche, par le pape François.

Manfred Scheuer est devenu, malgré toutes ses prises de position hétérodoxes – ou grâce à elles – vice-président de la conférence des évêques d'Autriche dont le président, l'évêque de Salzbourg Franz Lackner est lui aussi un partisan convaincu des bénédictions pour les « couples » invertis – il a été associé tout juste élu à un livre qui envisageait des bénédictions pour les couples LGBT commandité par la conférence épiscopale autrichienne. Les fidèles fuient, les vocations s'effondrent, et Manfred Scheuer pratique la fuite en avant.

Avec un seul élément positif : ses initiatives et prises de position, abondamment relayées par la presse catholique en Pologne et en Slovaquie, ont soutenu par répulsion l’attachement de ces deux catholicismes, et plus généralement ceux d’Europe de l’Est, de Hongrie notamment, à une ligne conservatrice.


Communion des divorcés remariés, prédication des laïcs à la messe

Dès 2011, en tant qu'évêque d'Innsbruck il s’était prononcé pour la communion des divorcés remariés et des laïcs qui prêchent à la messe – cette dernière évolution, directement tirée du protestantisme, est devenue monnaie courante de nos jours dans le diocèse suisse de Bâle où la moitié des messes sont en réalité des « liturgies de la parole » prêchées par des laïcs. Soit dit par parenthèse, le diocèse de Bâle compte les cantons suisses où le plus de fidèles quittent la foi catholique chaque année, partie par écœurement, partie par sécularisation totale, à la protestante. Malnfred Scheuer répondait alors à une initiative de 330 prêtres sur les 4000 que comptait alors l'Autriche (ils sont 3403 en 2022, dont 1692 diocésains et 485 étrangers).

Sa position a été relayée alors par un blog francophone de catholiques progressistes : « L'évêque d'Innsbruck Manfred Scheuer s'est prononcé pour la communion des fidèles remariés, vendredi au cours d'une conférence de presse, donnant en partie raison à un groupe de prêtres autrichiens qui demandent des réformes.

Mgr Scheuer a estimé qu'«un changement était nécessaire» concernant la règle selon laquelle les catholiques remariés ne peuvent pas communier. Il a cependant souligné qu'il ne s'agissait pas de généraliser la communion des fidèles remariés, mais de prendre en compte l'histoire de chacun. «J'espère que l'Église avancera sur cette question dans les prochaines années», a-t-il ajouté plus tard dans un communiqué. Nous l'espérons tous. Mgr Scheuer a également déclaré qu'il fallait se pencher sur la question de permettre aux pratiquants non ordonnés de prononcer des sermons. Une idée qui permettra aux laïcs d’enfin avoir une participation plus visible à l’Église et plus celle de subalterne.

Ces deux points sont abordés par un groupe de prêtres autrichiens avides de réformes, dont les demandes suscitent le débat en Autriche et qui bénéficient d'un large soutien au sein de la population. Mgr Scheuer reste cependant opposé à leurs autres revendications, comme la remise en cause du célibat des prêtres, la possibilité d'un remariage religieux ou encore l'ordination des femmes. Environ 330 prêtres, selon leur site internet, soutiennent activement «l'Initiative des prêtres», créée en 2006 et dont l'écho médiatique s'est amplifié depuis l'été. La petite république alpine, où le catholicisme est la religion dominante, compte près de 4 000 ecclésiastiques ».

Si Manfred Scheuer est très connu pour son engagement répété en faveur des LGBT, il avait cependant commencé par une prise de position plutôt conservatrice, puisqu'il avait excommunié en 2014 une laïque, Martha Heizer, fondatrice d'un lobby progressiste dans l'Église germanophone, et son mari car ils célébraient la messe chez eux depuis trois ans sans prêtre – une parodie de messe qui entraîne l'excommunication immédiate. Mais comme le rappelait en juin 2014 Roberto De Mattei dans une conférence reproduite par le Courrier de Rome, il a attendu trois ans et n'a agi que lorsque Rome s'en est inquiétée et que la Congrégation pour la Doctrine de la Foi lui a donné mandat.

Roberto De Mattei continuait par ces propos qui allaient devenir prémonitoires : « [Mme] Heizer n’est pas un personnage isolé et extravagant, mais elle a fondé en 1995 un mouvement qui s’est répandu au-delà des territoires de langue allemande, et qui compte des dizaines de milliers de sympathisants. « Nous sommes Église », « Wir sind Kirche », propose des réformes radicales dans l’Église catholique : l’élection démocratique des évêques, le sacerdoce des femmes, l’abolition du célibat des prêtres, la fin des discriminations envers les homosexuels, l’accès aux sacrements pour les divorcés remariés, une nouvelle morale de la sexualité : en un mot la sécularisation de l’Église, qu’ils considèrent comme un apport positif du concile Vatican II. Aujourd’hui ce mouvement est en déclin, mais ses idées, ou du moins certaines d’entre elles, ont pénétré au sein de l’Église allemande et autrichienne ».


Les bénédictions de la Saint-Valentin et le « signe de paix et de tolérance » du drapeau arc-en-ciel

Mais en 2018 Mgr Manfred Scheuer eut l'occasion de se rattraper auprès du lobby : le diocèse soutint des prêtres de son diocèse qui bénissaient irrégulièrement des « couples » LGBT le jour de la saint Valentin, y compris à travers son journal diocésain, initiative que relevait le lobby LGBT catholique américain New Way Ministry :

« Deux paroisses du diocèse de Linz, Wels-St. François et l'Église des Ursulines ont offert cette semaine des bénédictions à tous les couples, comme ils le font depuis plusieurs années. Le journal diocésain KirchenZeitung a relaté les faits : « dans la paroisse de Lehner, il y a des bénédictions pour la Saint-Valentin depuis de nombreuses années, la dernière a eu lieu dimanche dernier. Des dizaines d'amants se sont mis les mains et font un signe de croix sur le front. Qu'il s'agisse de couples amoureux ou de couples mariés depuis longtemps, de personnes vivant des relations heureuses ou momentanément troublées. Tout le monde est le bienvenu. Ces bénédictions sont données aux amoureux en toutes circonstances – y compris les couples lesbiens et gays. »

Le P. Franz Harant, qui dirige le groupe de travail diocésain sur la pastorale des homosexuels, considère également une approche accueillante des bénédictions comme une étape positive. Citant l'appel du pape François dans Amoris Laetitia au respect des personnes quelle que soit leur orientation sexuelle, le prêtre a déclaré : « [l]a bénédiction qui existe partout est accordée. Nous n’avons rien à interdire ».

En juillet 2020 le diocèse de Linz soutint un prêtre mis en cause pour avoir déployé le drapeau LGBT sur son église, à Uhrfahr, ce qui indigna la presse polonaise qui relatait l'affaire : « Dans l'église catholique d'Urfahr, un des quartiers de Linz en Haute-Autriche, il y a eu un acte de soutien scandaleux à l'idéologie LGBT. Il y a quelques jours a eu lieu dans la ville l'événement Linzpride2020, une manifestation de soutien au mouvement révolutionnaire arc-en-ciel. A cette occasion, un grand drapeau arc-en-ciel était accroché juste au-dessus de l'entrée de l'église.

Mais il ne s’agissait pas d’un acte abusif du curé de la paroisse s’opposant à l’évêque. Le fait de soutenir une idéologie athée a reçu le plein soutien du diocèse. Un court article annonçant la levée du drapeau a été publié sur le site Internet du diocèse : « Le drapeau arc-en-ciel est un signe de percée, de changement et de paix, il est considéré comme un symbole de tolérance et d'acceptation, de diversité des formes de vie, d'espoir et de désir. Il prône la reconnaissance et l’égalité des droits des personnes d’orientation homosexuelle et d’identités de genre diverses. […] La bonne nouvelle de l'Évangile, dont l'essence est l'amour, ne distingue pas les gens selon leur orientation sexuelle. Chaque personne est un enfant bien-aimé de Dieu. Nous sommes convaincus que toute forme de discrimination à l’encontre des personnes homosexuelles ou des personnes ayant une identité de genre spécifique ne peut pas être fondée sur des valeurs chrétiennes. »

En 2021 Mgr Scheuer s'oppose, avec 7 des 10 évêques autrichiens et le cardinal Schönborn, prince des démagogues et démagogue princier, au rappel salutaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur le fait que l’homosexualité est un péché et les bénédictions pour les couples irréguliers sont impossibles. Silence de Rome.

Du coup, Mgr Scheuer en rajoute, comme l'indique Kath.ch : « Selon l’évêque de Linz, « la trop longue histoire de condamnations sans amour, superficielles et haineuses » a également un impact sur le débat actuel. Scheuer a déclaré à l’agence de presse catholique Kathpress qu’il « s’est clairement distancié de toute évaluation discriminatoire et de toute exclusion de personnes ».

Le bureau diocésain spécialisé pour les relations, le mariage et la famille de Linz a annoncé qu’il continuerait à soutenir les personnes « qui souhaitent placer leur relation sous la bénédiction de Dieu ». Ils veulent « permettre des célébrations de bénédiction avec les pasteurs », a déclaré Josef Lugmayr, pasteur des relations, du mariage et de la famille du diocèse ».

Qu’on note bien qu’on est alors deux ans avant Fiducia supplicans.


Toute honte bue, jusqu’à la gay-pride

Le diocèse de Linz s'engage toujours plus avant en faveur du lobby LGBT, en profitant de la désorganisation liée à la pandémie du coronavirus, et les drapeaux LGBT se répandent, y compris pendant les messes. Ce qui suscite un malaise croissant dans le diocèse, comme le révèle une tribune sur Katolisches.info en mai 2021 :

« Quiconque traverse actuellement le diocèse et pénètre dans les églises ou les salles paroissiales rencontrera les traces d'une invasion contre nature dans un nombre croissant d'endroits, notamment dans la ville de Linz et sa banlieue. Leur symbole est le drapeau arc-en-ciel à six couleurs du mouvement gay. Il est accroché dans les centres paroissiaux comme au lieu de pèlerinage de Dörnbach, parfois à l'extérieur de l'église comme à Maria Ach ou, dans le pire des cas, même dans l'église comme dans la paroisse Sainte-Thérèse de Linz. Là-bas, l'homohérésie est poussée jusqu'au blasphème en pratiquant - exceptionnellement - l'adoration eucharistique en arborant le Saint-Sacrement à côté du drapeau gay. Bien entendu, il n’y a pas de lobbyistes gays dans l’Église. Le culte est dirigé par quelques, très rares, vieilles femmes, dont certaines ne connaissent probablement même pas l'infamie dont elles sont témoins. La paroisse de Maria Ach explique pourquoi elle arbore le drapeau gay parce qu'elle veut « donner l'exemple contre la discrimination.

Les dirigeants de l'Église locale fondent leur nouvelle théorie des couleurs sur l'évêque Manfred Scheuer, qui fait partie de ces évêques « absents » qui parviennent à se cacher pendant des années au lieu d’être le berger de leur troupeau, et reviennent toujours à la surface lorsqu’il s’agit de se ranger du côté de l’air du temps. Ces bergers ne dirigent pas le troupeau de moutons qui diminue, mais plutôt les plongent dans la confusion. Politiquement, l’Église de Scheuer s’est alliée au mouvement de gauche radical et sans église des Verts […] « L'amour est l'amour », dit Mgr Scheuer. Ce qu'est l'amour n'est plus défini selon les normes bibliques et ecclésiales, n'est plus la troisième vertu divine, mais plutôt relativiste, c'est-à-dire arbitraire. Les principaux ecclésiastiques ont intériorisé les slogans de 1968 ».

Plus de limites. Comme certains diocèses suisses et allemands parmi les plus hétérodoxes, le diocèse de Linz invite à la gay pride, indique encore Kath.ch qui cingle : « le diocèse de Linz fait ici quelque chose de particulièrement absurde. Une « pastorale arc-en-ciel » veut maintenant inviter les gens à la parade gay « Linzpride », l'agence de presse catholique « Kathpress » fait la promotion de cette absurdité non biblique. Lorsqu'il s'agit d'événements similaires dans le secteur de la protection de la vie, l'agence de la Conférence épiscopale n'est pas aussi « favorable aux annonceurs ».


Mise en cause des dogmes de l'Église, mise en cause de l’Église

Pendant la pandémie du coronavirus, en 2020, un article étrange paraît dans le journal paroissial de Linz, si hétérodoxe que certains curés refusent de l'afficher dans leurs églises ; il est par ailleurs de moins en moins lu, ce qui n'influe en rien sur sa fuite en avant vers le schisme.

« Dans le diocèse de Linz, le journal paroissial de Linz suscite une certaine émotion, car dans son numéro du 4 juin, à la page 2, sous le titre "Parole de la semaine", il a permis à la théologienne controversée Johanna Rahner de s'exprimer pour promouvoir de prétendues réformes de l'Église. Cette dernière s'y prononce contre des « croyances et enseignements de l’Église rigides et immuables ».

Le journal paroissial de Linz perd de facto des lecteurs chaque année et est lu par de moins en moins de catholiques dans le diocèse de Linz ; dans certaines paroisses du diocèse de Linz, les prêtres refusent toujours de le publier dans les églises. En 2019, seules 26 166 unités ont été vendues, contre 30 730 cinq ans plus tôt selon l’ÖAK. Cela correspond à une diminution d'environ 15 %. Les responsables de la ligne du journal paroissial sont l'évêque Manfred Scheuer et son rédacteur en chef désigné Heinz Niederleitner ».

En 2005, en tant qu'évêque d'Innsbruck et théologien, Manfred Scheuer avait proposé au synode des évêques d'Autriche de mettre en place l'ordination d'hommes mariés, idée qui ne fut pas retenue. En 2018, alors que le climat à la tête de l'Église a changé, il donne un entretien dans un grand quotidien local, l'Oberösterreichische Nachrichten, intitulé « mon espoir, ce sont les prêtres mariés » où il rappelle qu'il n'a pas changé d'idée :

« J'ai introduit l'idée des viri probati ( hommes mariés et ordonnés prêtres, ndlr OÖN ) lors du Synode des évêques de 2005, cela n'a pas été soutenu à l'époque. Des discussions sont à nouveau en cours sur la question de savoir si une expérience doit être réalisée. En gros, je l'espère », dit-il avant de nuancer « je ne veux pas abolir le célibat. J'espère que les hommes mariés qui ont fait leurs preuves pourront aussi devenir prêtres ».

En novembre 2018 il écrit au Pape François sur le sujet et appelle à « élargir le sacrement de l'ordre ». Katolisches.info explique : « ce week-end, il en a annoncé le contenu aux 250 participants du « Forum diocésain » qui s'est tenu au centre éducatif diocésain de Schloß Puchberg, déjà évoqué. Il appelle à une « ouverture des dons de baptême ». Le sacrement de l'ordre doit être « élargi ».

L'Église universelle devrait suivre son exemple : dans le diocèse de Linz, les « assistants paroissiaux » [laïcs salariés] sont autorisés à procéder aux baptêmes sous la direction de Mgr Scheuer. «Dans des cas exceptionnels, également des assistants pastoraux». Comme ça? Parce qu’il faut « penser l’Église de manière large ». Il y a un an, le diocèse de Linz a commencé, selon l'interprétation de l'évêque, à « se mettre sur la voie de l'avenir ». Les observateurs parlent plutôt d’une marche vers le passé, c’est-à-dire vers un passé préchrétien, c’est-à-dire païen ».

De même, il appelle à l'ordination de diaconesses, sous prétexte de « protestation dans son diocèse », autrement dit de fidèles qui le demanderaient. Mais, comme le rappelle Katolisches.info, comme le Pape François d'ailleurs, Mgr Scheuer n'écoute que ce qui l'arrange :

« Dans le diocèse de Linz, on entend depuis des décennies un grand « grondement » de la part de fidèles catholiques qui se contentent de mener des expériences de gauche. Mais aucun évêque ne se souciait vraiment de leurs « rumeurs » dans la période post-conciliaire. Seuls les « protestations » provenant d’une certaine direction sont entendues par l’oreille épiscopale. Il ne s’agit pas d’une « protestation » des croyants, mais plutôt d’une « protestation » des apparatchiks diocésains. Par cette remarque, Mgr Scheuer a confirmé qu'il ne pense pas seulement d'un côté et qu'il est aveugle d'un œil, mais aussi qu'il est sourd d'une oreille ».

En 2020, Die Presse indique qu'un établissement catholique du diocèse de Linz, a fini par renoncer à l'envoi de cartes postales au Pape François ainsi rédigées : « Cher Pape François ! Vous avez demandé de faire des propositions audacieuses pour le renouveau de l'Église. Je vous propose que les femmes et les hommes mariés que le Christ appelle au sacerdoce soient également ordonnés prêtres » ou encore « que l'Église catholique reçoive une nouvelle constitution plus démocratique dans laquelle la dignité et le droit de participation des femmes et des chrétiennes baptisées soit garantie ». Des formules qui font écho au combat de Mgr Scheuer depuis des années... et qu'on imagine mal être venir spontanément des élèves de l'enseignement catholique local.

C'est dans ce contexte qu'il commence en 2021 la suppression des 486 paroisses du diocèse au profit d'une quarantaine de super-paroisses où les fonctions des prêtres sont diluées et eux-mêmes mis sous la coupe de laïcs progressistes, comme dans certains diocèses suisses parmi les plus schismatiques.

Comme le rappelle le 16 décembre 2022 une interview dans Kurier de l'ex-évêque de Linz Mgr Maximillian Aichern, âgé de 90 ans, les attaques contre le sacerdoce ne datent pas d'hier dans le diocèse. En écho à ses engagements passés à la tête du diocèse entre 1982 et 2006, et ceux de son successeur, il persiste et signe : « je crois que l'ordination des femmes comme diacre ne peut pas être empêchée, et la même chose pour l'ordination d'hommes mariés […] Je pense que l'ordination de femmes diacres est une évidence, et qu'elles doivent également accéder au sacerdoce, comme les hommes mariés, car cela a été maintenu dans d'autres églises chrétiennes ».

En juin 2023 à l'occasion d'une ordination sacerdotale dans sa cathédrale, Mgr Scheuer prononce un sermon où il donne sa vision du sacerdoce : « En fin de compte, la mission, la mission fondamentale de l'Église, consiste à montrer ce que l'on aime : montrer à Jésus, qui, nous pouvons en être sûrs, nous aime. Klemens Langeder est appelé à le faire en tant que prêtre. Clément a ressenti : il y a quelqu'un qui me soutient et me guide. La mission d'un prêtre est de promouvoir la communauté et l'amitié avec Dieu et les hommes entre eux ».

La mission du prêtre : promouvoir la communauté et l'amitié…

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