Notre lettre 946bis publiée le 15 juillet 2023

PONTCALLEC ( SUITE)
COMMENT COMPRENDRE L'INCOMPREHENSIBLE ?
L'AVENEMENT D'UNE EGLISE SANS DROIT ?


L'analyse de Paix Liturgique est d'une lucidité optimale. Le triste docteur No auquel est imputé une sentence d'allure implacable est pris en flagrant délit d'incohérence. "Dissimulation et mensonge à l'origine d'un climat de suspicion et de peur", le tout imputé à Mère Marie Ferréol, tel est l'estoc mortifère que Bergoglio soi-même, sous occupé semble-t-il, avait commandité à l'encontre d'une modeste religieuse bretonne, inconnue du grand public. Mais pas de sa Supérieure, une certaine Mère d'Arvieu, qui ne souffrait plus la promiscuité avec celle qui entendait rester fidèle à l'esprit de l'abbé Berto, leur fondateur.

Il n'est pas inutile de rappeler que le seul vœu prononcé à Pontcallec est celui de virginité perpétuelle. Étant sauves les vertus théologales et cardinales censées être partagées par toutes, y compris la Supérieure, faire jouer ses relations curiales pour obtenir la mise à mort de l'une de ses Sœurs est aussi ignoble qu'aberrant, puisque l'instruction canonique délivre une conclusion publique qui se retourne contre l'instigatrice d'Arvieu. Pourquoi cela?

Sauf à pratiquer une psychologie de comptoir, ou, à l'inverse, celle d'un cénacle choisi qui pratique l'opacité pour dissimuler son ignorance, il faut bien convenir que la proposition subordonnée du docteur No, privée d'une syntaxe porteuse de sens, n'est qu'allusive et fielleuse, s'il s'agit de cibler quiconque, à l'exception de la Supérieure. Qui, en effet, est comptable du climat de suspicion et de peur dont il est donné acte, si ce n'est la Mère d'Arvieu, Supérieure en titre et en fait?

Qu'il y ait, à l'origine du temps présent, une liberté prise isolément avec la vérité quant au quotidien du Monastère au point qu'un "climat de suspicion et de peur" n'ait pu être déjoué et jugulé par la Supérieure actuelle, n'est ce pas clairement établir l'incompétence de cette dernière? A quelle aune se mesure la dissimulation, sans rapporter cette rétention à son objet, et que cet objet dissimulé, soustrait à l'ignorance d'autrui, à supposer que cette ignorance fût dommageable, vient à la lumière par le zèle de tiers, qualifiés ou pas, qui, une bonne fois pour toutes, nous délivrera de cette bouillie pour les chats?

Idem pour le mensonge, coquille vide, puisque sans exemple pour l'établir. Reproche-t-on à Mère Marie Ferréol un manque de transparence? Et depuis quand la transparence est-elle le fair way de la vie collective, laquelle n'existe qu'à travers le respect et la discrétion mutuels. La moniale a-t-elle gardé pour elle la fréquence de ses selles, ou, tout simplement oublié de la fermer avant de l'ouvrir? Quelle cause efficience d'un "climat de suspicion et de peur", seul vérifiable ou infirmable, peut-il dépendre d'une moniale isolée et sans ministère ? La copule "à l'origine" relève d'une mythologie forgée pour ostraciser. Elle ne fait que disqualifier une Supérieure dépassée, mais protégée en haut lieu. Le docteur No s'est planté.

Si Mère Marie Ferréol n'avait pas été accueillie et rétablie dans ses droits par un évêque américain, il y aurait là de quoi ressentir un puissant dégoût de l'institution ecclésiale en sa gouvernance actuelle, violente à l'encontre des consacrés fidèles, et liquéfiée devant les apostats. Pontcallec se meurt, vive Pontcallec libérée d'une obéissance pervertie, sans rapport désormais avec la vertu cardinale de justice.

Quant à la voie tierce dont la Communauté Saint Martin serait l'incarnation et l'espérance, il revient à ceux qui ont connu l'abbé Guérin de rappeler certains faits. Le chapelain du Congrès de Lausanne, en charge des trois messes de l'évènement, pratiquait l'évitement des conflits: le rit dominicain, le rit lyonnais, le rite maronite, trois liturgies persistantes, bien commodes pour contourner l'actualité conflictuelle Saint Pie V/Paul VI. Mais l'abbé, qui célébrait le mercredi au début des années 70, rue ND des champs, dans une chapelle fort achalandée, la nouvelle messe, chantée aussi classiquement que possible, au point que l'espion de Mgr Marty s'y était trompé, est aussi celui qui prônait avec obstination l'abandon du rit traditionnel millénaire, au seul motif que le Pape régnant n'en voulait plus. Ce que le Pape voulait, l'abbé Guérin le voulait aussi. L'époque n'était pas à la dérision sur cet alignement. Mais l'abbé n'y allait pas avec le dos de la cuiller. Perdurer dans l'ancien rit, c'était mettre en jeu son Salut Éternel. Rien de moins. Excusez du peu!

Dignes d'un "Dom", les Saint-Martin sont ils les fils de l'abbé Guérin, partant les fils de la volonté du Pape régnant jusque dans son hybris? Sont ils les prêtres de Jésus Christ, Le servant à travers la Foi catholique reçu des apôtres, ou, actualité oblige, des bergogliens plus bergogliens que Bergoglio? Chez ces convoités des diocèses désertés, ramènent-ils les égarés en bons pasteurs, ou est ce l'attrait des bonnes places à saisir qui séduit ces jeunes soutanes zélées, que l'attrait du succès public motive sans scandale, mais que l'on voudrait aimer pour ce qu'elles sont vraiment?

Plus que jamais, l'allergie à la messe traditionnelle est le signal d'une déviance. A commencer par celle de Rome. Mais soyons justes:Si tous les "Dom" célébrait face à Dieu, et avec l'application de leur Fondateur, leur insertion diocésaine ne serait elle pas compromise par le "faux sens guérinien". Lequel pensait pensable que la lex orandi immuable n'ait pas à souffrir d'être exprimée à travers une liturgie à la carte et voulue comme telle. L'abbé Guérin célébrait à sa façon, qu'il pensait être la bonne. Il n'avait pas compris que toutes les façons, même les plus extravagantes, de célébrer sont compatibles avec le rit réformé, car c'est le public qui est juge, et non le célébrant."L'alignement des "Dom" sur les moeurs diocésaines risque fort d'être la fin des "Dom" par entropie, et la fin logique d'une inconfortable voie tierce, laquelle doit tout à un contexte fâcheux. Du faux sens guérinien initial (ce que le pape actuel veut, je m'astreins à le vouloir aussi) au contre-sens post-guérinien, à savoir l'assurance du contentement du haut clergé actuel, et, en prime, la fidélité à l'Eglise historique du Christ Sauveur, l'apogée pourrait bien précéder de peu l'implosion. La Roche tarpéienne est toujours si près du Capitole que le renversement de situation réjouirait plus d'un Ordinaire.


Dr. Philippe de Labriolle

Psychiatre Honoraire des Hôpitaux

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