Notre lettre 772 publiée le 22 novembre 2020

LES JEUNES ( ET LES VIEUX )
NE SONT PAS D'ACCORD AVEC VOUS MGR AUPETIT !

COMME LE DIT LE PAPE FRANCOIS
'' L'EGLISE DOIT SORTIR DANS LA RUE.
JE N'APPRECIE PAS LES JEUNES QUI NE PROTESTENT PAS ''
(Version courte de la Citation).

C’était un archevêque fort content de lui et mécontent de ses jeunes ouailles qu’on entendait déclarer le 17 novembre au micro de Radio Notre Dame : « Tous les gens qui veulent faire à leur tête sous prétexte que - c'est eux qui nous ont plombé, hein - c'est à dire que le ministère de l'Intérieur le jour du Conseil d'État avait amené des vidéos qui montraient que dans certaines paroisses, et sans doute y compris à Paris, et si, à Paris, je le sais, de Paris, eh bien on communiait sur la langue parce que c'était comme ça qu'il fallait communier selon la messe de toujours on voit que c'est des gens qui ne connaissent pas l'histoire parce que c'est au sixième siècle qu'on a commencé à communier sur la langue Et puis ils n'avaient pas de masques etc. Alors ils nous ont dit mais voyez, vous n'êtes pas capables de tenir vos troupes. Alors maintenant va falloir être sérieux. En plus, des prêtres qui ont promis obéissance lors de leur ordination faudrait qu'ils s'en rappellent aussi. C'est à dire qu'il ne suffit pas de dire je promets obéissance à vous et à vos successeurs et puis faire n'importe quoi. Donc si vous voulez que l'on reprenne vraiment les messes le 1er décembre (…) ceux qui font leur petit business dans leur coin empêchent tous leurs frères de pouvoir assister à la messe. »

Pas vraiment « fratelli tutti » ces propos de l’archevêque de Paris…

Mais quelle mouche a donc piqué Mgr Aupetit, pour dire en aussi peu de temps autant d’inexactitudes et de « vacheries » ?

Peut-être, tel un résistant du 9 mai 1945, veut-il faire oublier la peu glorieuse collaboration de la Conférence des Evêques de France qui, soucieuse de plaire à un gouvernement qui ne la désire même plus, l’avait précédée en interdisant le culte public lors du premier confinement alors même qu’on ne lui demandait alors encore rien ?

Des évêques plus occupés à traquer les prêtres qui continuaient courageusement à distribuer les sacrements qu'à travailler au rétablissement du culte public.

On se souvient de l’humiliation de ces évêques quand sur requête en référé liberté d’associations attachées à la forme extraordinaire du rit romain, le Conseil d’Etat avait annulé les mesures disproportionnées de restriction du culte sans aucun concours de ces derniers. Aujourd’hui, la CEF a elle aussi finalement déposé une requête en référé liberté. Mais le Conseil d’Etat a rejeté cette fois toutes les requêtes en ce sens, en demandant au gouvernement d’établir un dialogue avec les responsables du culte. Au terme dudit « dialogue », le premier ministre et le ministre de l’intérieur ont fait savoir aux évêques qu’ils n’avaient qu’à attendre les mesures de déconfinement, comme tout le monde, en les priant par ailleurs de « tenir leurs troupes », c’est-à-dire leurs curés qui célèbrent quand même sans précaution sanitaire (communion sur les lèvres !) et les fidèles qui manifestent pour avoir la messe.

Du coup, Mgr Aupetit rend responsables les catholiques qui se lèvent contre cette atteinte tyrannique à la liberté de culte et les prêtres qui distribuent la communion sur les lèvres d’empêcher « tous leurs frères de pouvoir assister à la messe »… Cas d’école d’inversion accusatoire !

Sans doute est-il bon de rappeler que les fidèles catholiques sont privés de la messe principalement à cause du manque de courage des évêques qui n’ont pas su invoquer la liberté sacrée de l’Eglise et imposer de rendre à Dieu ce qui était à Dieu en se mettant docilement dans la roue des autorités laïques hostiles. Avec des amis comme ça, il n’est pas besoin d’ennemis. Mais s'ils ne veulent rien faire, qu'au moins ils ne découragent pas les laïcs d’agir.

Par ailleurs, s’agissant de la communion sur les lèvres, le Docteur Aupetit a contre lui l’avis de nombreux scientifiques qui affirment que la communion dans la main est plus dangereuse du point de vue de la transmission des épidémies que la communion sur les lèvres. Et de toute façon, le droit imprescriptible de recevoir la sainte communion sur les lèvres nous est donné par l’Eglise (depuis le VIe siècle précise Michel Aupetit lui-même qui n’ignore pas que cette pratique est en fait bien plus ancienne !).

Rappelons-lui au passage que lors de l’épisode de grippe porcine en 2009, des évêques américains ayant voulu interdire la communion sur les lèvres, la Congrégation pour le Culte divin avait rappelé que cette mesure n’était pas en leur pouvoir.

Et oui, les fidèles ont des droits, dont les évêques – sauf à commettre volontairement des abus de pouvoirs – ne peuvent les priver.

Et puis, le peuple de Dieu attend autre chose de l’archevêque de Paris que ce mépris railleur vis-à-vis des catholiques attachés à la « messe de toujours », ignares au sujet de leur histoire par définition...

Le peuple de Dieu attend autre chose de l'archevêque de Paris qu’il stigmatise certains de ses prêtres qui désobéiraient (à qui ? au droit de l’Eglise ou à l’archevêque qui méconnait ces droits ?) en continuant de distribuer la communion sur les lèvres.

Faut-il ajouter qu’un étudiant en première année d’école de commerce apprend qu’un bon manager ne critique jamais ses collaborateurs publiquement.

Quant au « business », Monseigneur, nous n’oublierons pas vos propos lorsque nous serons sollicités pour le denier de l’Eglise.

Sachez-le : nous serons présents dimanche à saint Sulpice et ailleurs et ailleurs pour défendre la liberté de l’Eglise. Et que si nous continuerons à recevoir la communion sur les lèvres pour défendre le respect à la Sainte Eucharistie. Nous le ferons par obéissance ! 


Le pape François ne nous a-t-il pas invités à ce type d’attitude, dans un langage assez vert, aux JMJ de Rio, le 29 juillet 2013 : « Mettez le bordel ! Mettez le feu dans les diocèses ! Ne restez pas enfermés dans vos communautés. L'Église doit sortir dans la rue. Je n'apprécie pas les jeunes qui ne protestent pas. » Version plus longue de la Citation 

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