Notre lettre 1077 publiée le 3 août 2024
CEREMONIE D'OUVERTURE DES J.O.
UN SACRILEGE MECHANT ET INTENTIONEL
NON CETTE HORREUR NE FUT PAS UN ACCIDENT
MAIS UNE ATTAQUE ANTI-CHRETIENNE
ET ANTI-FRANCAISE
VOULU PAR MACRON ET ACCECPTE PAR LE CIO
Le CIO dans ses excuses a affirmé ne « pas avoir eu l'intention » d'offenser le public et les chrétiens. Au vu de l'activisme LGBT assumé du cérémoniaire et de ses soutiens, des messages diffusés et de l'étrange séquence sanglante avec Marie-Antoinette portant sa tête décapitée, rien n'est moins sûr. Pis, les excuses faites aux français et au public dans le monde entier semblent très insincères en réalité et respirent tout à fait la « duplicité woke » critiquée par Mgr Barron, outre-Atlantique.
Les excuses des organisateurs, « chef d'oeuvre de duplicité woke »?
Pour rappel, Mgr Barron, évêque de Winona-Rochester, avait qualifié les excuses des organisateurs de « chef-d'œuvre de duplicité woke... S'ils pensaient que cela avait pour but d'apaiser les chrétiens, j'y réfléchirais à deux fois ». Et de développer : « Nous avons un groupe de drag queens qui se pavanent de manière sexuellement provocante, clairement en imitant la Cène de Léonard de Vinci, qui présente au monde la Cène de Jésus, et il n'y a aucune intention de manquer de respect ? Pensez-vous que quelqu'un prenne cela au sérieux ».
Quant à la déclaration d'intention du CIO d'être dans la paix et la communion, il répond : « tout le monde est le bienvenu, tout le monde est toléré, toute cette belle diversité, jusqu’à ce que vous arriviez à quelqu’un qui n’est pas d’accord avec votre idéologie, comme ces 2,6 milliards de personnes. Alors ne me parlez pas de tolérance et de diversité. Je me demande sur quelle planète ils vivent s'ils pensent que l'harmonie, la paix et tout cela ont été obtenus par cet affront clair aux chrétiens ».
Thomas Jolly avait annoncé la couleur en avril dernier
Un autre élément permet de douter de la pureté des intentions des organisateurs. Alors que la polémique faisait rage sur la présence d'Aya Nakamura – qui a d'ailleurs fait sa performance en face de l'Académie française ( d'ou la chanteuse devait sortir à la demande du président Macron lui-même) – Thomas Jolly, directeur artistique de cette cérémonie – et des autres (clôture des JO, ouverture et clôture des Jeux Paralympiques), laissait entendre dans Telerama – publication phare de la gauche bobo caviar, celle-là même qui parle de tolérance et d'inclusion en justifiant la fermeture des usines, la fin des dispositifs d'aide au BTP et les steaks au soja – qu'il y aurait des « surprises bien plus radicales » dans la cérémonie que la présence contestée de la chanteuse.
L'hommage du vice au vice, ou quand Têtu reconnaît les activistes LGBT
Et du reste, qui est Thomas Jolly ? Le média d'investigation Omerta précise à son sujet qu'il est « acteur et metteur en scène de théâtre 42 ans, en couple avec un danseur. Originaire de Rouen, cochant toutes les cases du cursus honorum du théâtre contemporain, il exerce le poste de directeur du centre dramatique national « Le Quai » d’Angers de 2020 à 2022 avant d’être nommé directeur artistique des Cérémonies des Jeux olympiques de Paris. Récompensé par trois « Molière », il a été fait chevalier des Arts et lettres (sic) en 2019 par Franck Riester qui fut l’un des premiers hommes politiques de droite à révéler son homosexualité. Il a été recruté en 2022 par Thierry Reboul, directeur de Paris 2024, pour travailler à cette cérémonie d’ouverture ».
Omerta indique au passage que la directrice des costumes, Daphné Bürki, « née Daphné Marin de Montmarin, 44 ans, est une présentatrice de télévision française. Styliste, passée par Canal+, elle présente notamment sur France 2 depuis 2022 un concours de drag queens, intitulé Drag Race France, dans le cadre de laquelle elle a révélé sa bisexualité. L’an dernier, elle a cosigné une tribune hostile à la nomination du journaliste de droite Geoffroy Lejeune à la tête du Journal du Dimanche ».
Têtu, média de la mouvance gay, ne s'y est pas trompé, en distribuant ses médailles d'or à ces deux personnages : « Thomas Jolly, a offert à la France non seulement un moment de joie collective et un spectacle mémorable salué dans le monde entier, mais aussi un cadeau qu'on n'osait plus espérer au vu de notre situation politique récente : l'incarnation d'un universalisme queer.
Chez têtu·, nous n'avions aucun doute. Confiée à Thomas Jolly, dont nous suivons depuis longtemps le travail, la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 s'annonçait comme une pièce de théâtre surdimensionnée célébrant l'ouverture et la diversité.
Reines de la pop mondiale, drag queens, voguing et waacking sur le catwalk… Le bingo que nous avions échafaudé en amont de ce vendredi 26 juillet a été plus que respecté – et nous avons passé la soirée à saluer des visages connus de la rédaction, dont plusieurs ont fait la couverture de têtu· : Daphné Bürki en maîtresse des costumes, les queens Nicky Doll, Paloma et Piche, les étoiles Guillaume Diop et Germain Louvet, la mannequin Raya Martigny, la DJ Barbara Butch, Juliette Armanet, les danseuses Giselle Palmer et Josépha Madoki… Bref, surpassant l'Eurovision, l'ouverture de Paris 2024 est la plus grande fête queer de l'histoire de la télévision mondiale ».
Le grand-remplacement du sacré cheétien par un autre sacré, en foulant aux pieds l'Eucharistie
« Surpassant l'Eurovision », où les symboles sataniques surabondent à chaque édition...Tout un programme. Difficile de plaider l'intention de communier et de ne pas choquer les chrétiens.
Comme le rappelait dans son homélie le 28 juillet le dominicain Jean-Thomas de Beauregard, au sujet de la cérémonie d'ouverture, « ce blasphème est loin d'être bête, mais profondément méchant […] Il y avait toutes les apparences d'une liturgie. Ce blasphème ne visait pas à tourner le sacré en dérision, ce qui est déjà pénible pour tout homme qui croit en Dieu. Non. Ce blasphème visait à remplacer un sacré par un autre sacré. Et pour que ça soit clair, on foule aux pieds l'Eucharistie. Dehors le sacré ancien. Voici le sacré nouveau. Et vous, peuples de la terre, rassemblés devant l'autel télévisuel […] adorez cette divinité nouvelle et communiez avec nous dans cette religion de substitution ».
Le CIO et Macron, au courant depuis deux ans ?
Thomas Jolly laisse entendre dans les médias qu'il est arrivé à l'organisation de la cérémonie un peu par hasard, et que c'est son talent et son imagination qui l'ont conduit là où il est. Néanmoins le quasi publireportage de France Info dévoile aussi les coulisses de la cérémonie d'ouverture et laisse entendre que le CIO était au courant bien en amont du coup fourré contre les français et les chrétiens du monde entier – ce qui n'est guère étonnant.
Il affirme avoir été choisi à cause de son imagination débridée : la nouvelle aventure de Thomas Jolly commence en octobre 2021. Les organisateurs des JO 2024 viennent d'annoncer leur idée folle : établir la cérémonie d'ouverture sur la Seine. A cette occasion, le journal L'Equipe veut donner carte blanche à trois artistes "pour laisser libre cours à leur imagination et dessiner à leur guise l'entrée en Seine des Jeux de Paris". Le nom de Thomas Jolly est évoqué dans la rédaction. La journaliste en charge du dossier, Rachel Pretti, ne le connaît pas, mais décide de l'appeler.
Thomas Jolly vit alors à Angers (Maine-et-Loire), où il dirige le centre dramatique national (CDN), et affronte les aléas du Covid-19 qui plombent le monde de la culture. "Au début, je crois à une blague", se remémore le metteur en scène, pas franchement fan de JO ni de sport. Mais son amour des défis prend le dessus. Pendant deux heures, il imagine le groupe de rap PNL chantant L'hymne à l'amour, la chanteuse Yseult entonnant la Marseillaise perchée sur une immense tête d'un roi de France, Catherine Deneuve ou Marion Cotillard en Olympe de Gouges… "Je n'y connaissais rien, j'ai dit n'importe quoi !" , s'esclaffe-t-il ».
Mais en 2022, il présente son projet au CIO, aux instances sportives françaises et à Emmanuel Macron qui l'interroge sur sa vision de l'Histoire. Et est adoubé : les choses se corsent durant l'été 2022. Thomas Jolly doit présenter son projet devant le Comité international olympique. Une cinquantaine de membres du CIO l'attendent à 9 heures, le 22 août, autour d'une grande table de réunion. Ambiance de commission parlementaire, avec micro et boîtier de traduction. Le patron du CIO, Thomas Bach, a fait le déplacement. Thomas Jolly a vingt minutes pour convaincre.
"Encore une fois, je n'étais pas vraiment impressionné, explique le metteur en scène. À l'époque, je dirigeais le centre dramatique national d'Angers, j'avais des tournées en cours, les répétitions de Starmania. Ma vie n'était pas du tout écrite pour faire autre chose." Elle va pourtant être bouleversée quelques minutes plus tard, sous la forme d'un SMS de Tony Estanguet, reçu à 10h27 : "Bienvenue. Félicitations, ça va être dingue cette aventure. Ravi de la partager avec toi. A très vite. Tony Estanguet."
Quelques jours plus tard, Thomas Jolly rencontre Emmanuel Macron pour entériner la décision du Comité olympique. "Vous ne pouvez pas être choisi sans avoir l'adoubement de toute l'armée mexicaine française", grince Armand de Rendinger, consultant international pour le sport et l'olympisme. Ce sera une formalité pour le metteur en scène, qui convainc également le président de la République en l'interrogeant "sur sa vision de la France, de son histoire, de son récit ».
La cérémonie est quasiment écrite début 2023, dans le plus grand secret – on se demande bien pourquoi. Le début de l'année 2023 ouvre un nouveau chapitre. Il s'entoure d'un historien [Patrick Boucheron, on y reviendra], d'une romancière, d'un homme de théâtre et d'une scénariste. La petite équipe fait connaissance pendant une balade sur la Seine en bateau-mouche. Le temps est glacial, mais le décor magistral. Le groupe d'auteurs s'enferme ensuite dans une script-room (une salle consacrée à la création), au siège du comité d'organisation des Jeux olympiques (Cojo), à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis.
Désormais, le secret est de mise. Leur grand récit est gardé dans un coffre-fort numérique. Pas question de laisser fuiter la moindre information sur le contenu de la cérémonie. Le projet de Thomas Jolly passe ensuite à la moulinette d'une grande étude de faisabilité. La double lame de la sécurité et du budget retoque 70% de ses idées les plus folles, à l'instar de cette tour Eiffel inversée qui sera finalement abandonnée. […] La cérémonie est désormais pratiquement figée. Depuis le début de l'année 2024, Thomas Jolly reçoit des maquettes, des vidéos, des images… "C'est stimulant", se réjouit-il. Les premières répétitions et les castings ont également commencé, avant une montée en puissance au printemps ».
Quand Thomas Jolly affirme après la cérémonie ne pas avoir cherché « à se moquer » ou « à choquer », il prend quelque peu le public pour des idiots. Car l'intention était affirmée depuis deux ans au moins, et le script écrit depuis un an. Et ceux qui devaient l'être, tant dans l'organisation qu'au niveau politique, étaient au courant.
L'historien qui a coécrit la cérémonie et Thomas Jolly au service de l'Antifrance
S'attardant sur la décapitation de Marie-Antoinette sur les fenêtres de la Conciergerie, la philosophe Bérénice Levet écrivait dans le Figaro : « la Conciergerie, antichambre de la guillotine, des bûchers partout allumés le long de la façade, une musique métallique et une Marie-Antoinette à l'image de saint Denis, tenant sa tête entre les mains. […] Quel formidable aveu ! Au commencement de notre monde égalitaire, fraternitaire, bref progressiste, une décapitation, d'une femme qui plus est. Et ce joyeux massacre, cette table rase, d'une manière insidieuse nos gentils organisateurs décidaient de le continuer. Chacun de leurs tableaux superposait la France d'hier, dont les monuments sont les vivants témoins, et celle d'aujourd'hui, mais surtout celle que Thomas Jolly et son équipe s'impatientent de ne pas voir définitivement advenir.
[…] Ce spectacle offrait comme une synthèse des maux qui nous assaillent, cette incarcération dans la prison du présent et du moi, donc, et un relativisme triomphant rebaptisé éclectisme. La délicatesse de Ravel à égal avec la brutalité de Gojira, les informes Minions mis en regard de l'insondable Joconde. La chose avait été annoncée par l'affiche, une esthétique de bande dessinée, criarde, vociférante, volontiers puérile. Ce n'était pas Paris, ce n'était pas l'esprit français qui étaient montrés et magnifiés, mais la France que nos organisateurs voudraient voir définitivement advenir, espérant, ils ne le dissimulent pas, que leur spectacle marque un avant et un après ».
Du reste, bouffi d'orgueil, Patrick Boucheron avait donné une interview fleuve sur un autre média de la gauche caviar woke, Grand Continent, qui se pique de statistiques et d'analyses. Ses paroles se passent de commentaires, sinon qu'elles illustrent très bien le côté intentionnel, délibéré, prémédité, du sacrilège antichrétien, du dessein politique et du suicide français en direct que cette cérémonie constititue, rendant obsolètes, voire obscènes toutes les excuses et rétropédalages qu'on a pu entendre ça et là, après. Quand le mal a été fait.
Morceaux choisis :
« Pendant longtemps, nous avons été tenus par le secret. Puis, le 15 juillet l'équipe des auteurs (Fanny Herrero, Leïla Slimani, Damien Gabriac et moi-même) a été présentée publiquement. Nous pouvions alors évoquer les intentions générales de cette cérémonie sans rien dévoiler de son déroulement. Maintenant qu'elle a eu lieu, nus pouvons en parler plus librement ».
« C'est d'abord en tant qu'historien de la ville et historien du pouvoir des images que je me suis embarqué dans cette aventure. Très tôt, à l'été 2022 et à la seule initiative de Thomas Jolly, avant même qu'il ne soit nommé directeur des cérémonies d'ouverture et de clôture olympiques et paralympiques […] Concrètement, il s'agissait de produire le scénario d'ensemble de toute la cérémonie ». Il explique plus loin connaître Thomas Jolly depuis 2017, alors que paraît l'Histoire mondiale de la France qu'il coécrit, et qu'il rencontre en Avignon « autour de son formidable spectacle Thyeste, qui exprimait déjà son génie pour les grandes formes et l'alliance joyeuse entre le répertoire et le spectacle populaire ».
« Nous avons voulu raconter l'Histoire d'une ville qui accueille le monde et qui fait parade de ses puissances imaginantes […] puis on s'était dit qu'il s'agissait aussi de faire rimer pop culture et répertoires. C'est le cas aussi de la scène à la Conciergerie où résonne le ça ira […] On va chercher dans le passé révolutionnaire de ce pays de quoi affirmer, au futur, une confiance dans l'avenir ».
« Il fallait aussi se méfier du Trocadéro, cette architecture des années 1930 qui crée évidemment aussi par transparence, par rémanence, des connotations, pour certaines pas franchement plaisantes, et dont on a pu craindre qu'elles se réactualisent brutalement parce que l'on a aussi imaginé que cette cérémonie aurait pu se dérouler dans un tout autre contexte politique [la prise du pouvoir par le RN]. Au moment où cette hypothèse commençait à inquiéter nombre de personnes, au début du mois de juin, nous n'avons pas d'autre solution que de présenter, sauf scénario catastrophe, la cérémonie que nous avions préparée […] On a donné à voir une image que l'extrême-droite ne peut pas gagner toutes les batailles, et que celle-là, elle ne l'a pas gagnée. Il faudra s'en souvenir ».
Au sujet du cavalier mécanique sur la Seine, qui rappelle le « cheval pâle » de l'Apocalypse pour certains, celui qui amène les guerres et la mort sur le quart de la terre : « j'ai travaillé sur la peste noire, je n'étais pas totalement désarmé poiur prévenir qu'une telle image peut évoquer la mort. Elle est là, de toutes façons. Dans ce tableau qui s'est longtemps appelé Anxiété et qu'on a finalement nommé obscurité, on danse au bord de l'abîme ».
« De la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Londres en 2012 nous avons gardé l'autodérision. L'image qu'on garde, c'est la Reine d'Angleterre qui saute en parachute dans le stade. Nous, nous faisons juste remarquer, mais sans malice, qu'en France les reines, nous avons plutôt tendance à les décapiter. La tête de Marie-Antoinette qui chante ça ira est l'équivalent ironique de la cérémonie d'ouverture de Londres avec Elizabeth II. Mais là encore, il faut se détendre. On est au théâtre, ce n'est pas du vrai sang […] Marie-Antoinette est à la fois une sainte céphalophore et une reine pop »
« J'ai travaillé sur cette question de la fierté, de l'émotion d'appartenance, du rapport entre ici et ailleurs. Par rapport à ce que peut encore l'histoire de ce pays, cette capacité à vivre ensemble, précisément parce que nous sommes différents, à écrire notre propre histoire, et qu'il n'y a pas d'autre histoire nationale que celle qui s'écrit ainsi […] C'est la mise en mouvement d'une histoire qui va vers son projet, plutot que de réciter, en ânnonant, le récit de ses origines, une nation qui va vers son point d'aboutissement qui demeure son projet politique : comment nous voulons vivre avec ceux qui sont là. Nous voulions que cette idée paraisse au grand jour et que les gens en ressentent une fierté. […] Il fallait réorienter la fierté ».
« Cette image […] Aya, [qui] danse et fait denser la garde républicaine […] devant l'Institut […] peut être un point d'arrêt. Peut-être pourrions nous, à partir d'elle, cesser de se laisser intimider par une droite identitaire qui parle très fort sur les réseaux sociaux, mais qui représente qui et quoi ? Elle nous dit que nous sommes hors sol. Mais le sol il est là. »
« Il n'est pas question pour moi de communier dans je ne sais quel optimisme béat. Nous sommes les filles et les fils du désenchantement […] Je ne parle pas de victoire. Je dis simplement qu'on n'est pas défaits, que l'on n'a pas perdu, qu'on n'est pas battus d'avance. De toute façon, ce qui nous attend, c'est une situation politique des plus inquiétantes, et pas seulement en France, mais aussi aux Etats-Unis et en Europe, où il va falloir que ceux qui défendent une vision progressiste de l'Histoire ne finissent pas par se laisser convaincre eux-mêmes qu'ils ne parlent qu'à eux-mêmes ».
« Nous ne voulions nullement faire la leçon au monde. Nous partions de la prémisse que la France n'était plus en mesure de le faire, ni depuis ses valeurs d'universalité, ni au nom de la liberté des moeurs ».
« J'ai mené avec Mohammed Katib une enquête sur le Puy du Fou […] Il ne glorifie pas le roman national comme on pourrait s'y attendre, mais au contraire une histoire desespérée, proche de la martyrologie chrétienne, plaçant d'emblée ses visiteurs du côté des perdants de l'Histoire – depuis les Chrétiens déchiquetés par les lions dans les cirques romains jusqu'aux poilus mourant dans les tranchées, en passant bien entendu par les Vendéens massacrés par les Bleus, – tout en s'enivrant de ce sentiment d'impuissance face à une décadence présentée comme ancienne et inéluctable […] quand on nous pose la question de savoir si ce que nous avons fait est l'anti Puy du Fou, nous répondons pour simplifier, que oui »
« Pour l'instant le Puy du Fou reste effectivement le spectacle historique le plus populaire en France, mais nous avons montré que nous ne sommes pas condamnés à répéter ce modèle […] La France est ce pays, où, contrairement à ce que croient les éditorialistes de la bollorophère, beaucoup de gens peuvent sincèrement aimer à la fois le Puy du Fou et ce que nous avons proposé. C'est à eux que nous devons nous adresser. Si nous voulons sortir de la tenaille dans laquelle nous sommes politiquement, c'est la priorité que nous devons considérer aujourd'hui ».
« Nous avons un plan. Pas pour le pays, mais en tout cas pour ces cérémonies ». Et quelques instants avant, se contredisant en apparence, mais en apparence seulement : « nous sommes différents mais ne voulons pas vivre séparés. Et contre tous ceux qui veulent nous isoler, nous diviser, nous cliver, nous disons que nous allons vivre ensemble ». En excluant tous ceux qui ne sont pas d'accord...
Les idées et les actes : tout est escamoté. Seuls restent le sang, le sacrilège et la mort
Reste à savoir que nous réserveront les cérémonies de clôture, et celle d'ouverture des Jeux Paralympiques. Sur Grand Continent, Patrick Boucheron affirme quil est « co-auteur de la cérémonie d'ouverture, mais seulement consultant sur la cérémonie de clôture, et d'ouverture et de clôture paralympiques." Il convient de voir le récit jusqu'au bout, car en tant qu'homme de théâtre, Thomas Jolly (qui est le directeur artistique de l'ensemble) sait ce qu'est une résolution dramatique. "Rendez-vous le 11 août au stade de France, pour la cérémonie de clôture. C'est là qu'on aura la suite de l'histoire. Ce sera un moment archéologique, donc post-apocalytique ».
De la Révolution, escamotées les idées des Lumières, le renouveau politique, celui de l'expression du peuple, les élites anciennes chassées. Seul reste le massacre – des villages entiers dans certaines régions de la France où la République naissante a tué un habitant sur cinq, la persécution des religions, les prêtres et moines guillotinés, le génocide britto-vendéen, un pays déchiré par la guerre civile et les interventions étrangères, l'assassinat d'une reine qualifiée d'étrangère à son époque – étonnant pour une cérémonie censée magnifier la France, pays d'accueil et où des centaines de nations défilent – Patrick Boucheron affirme « nous sommes à un moment où la France accueille le monde », et en même temps, il assassine de nouveau une reine qualifiée d'Autrichienne, tuée par des ragots – l'Affaire du collier de la Reine, ou le conseil de manger de la brioche.
L'extrême-gauche ne s'est guère trompée en critiquant elle aussi cette cérémonie, pour des raisons différentes, mais en parlant elle aussi de « grande profanation des symboles : la parade a donc lieu sous une pluie torrentielle, le long d'un fleuve militarisé, dans une lumière crépusculaire. Ce n'est pas une cérémonie olympique, c'est un spectacle de fin d'année confus, entrecoupé de publicités pour Louis Vuitton »
Quant au féminisme, seules quelques figures sont retenues, pour leur évocation et non leurs idées, pour la gloriole et non leurs actions politiques et citoyennes - «Macron a nommé un ministre de l'Intérieur accusé de viol, mais le régime aime manier les symboles contradictoires pour semer la confusion. Parmi les militantes mises en avant, Louise Michel et Gisèle Halimi, deux femmes qui incarnent l'absolue antithèse de ce qu'est le macronisme ». Comme le relève l'extrême-gauche, « aujourd'hui, elles seraient fichées S et enfermées par Macron ! Bienvenue au pays champion du monde de l'inversion ».