Notre lettre 1106 publiée le 24 septembre 2024

ORDINATIONS SACERDOTALES :
LE NÉO-COLONIALISME
DES DIOCÈSES FRANÇAIS


Faute d'un nombre suffisant de vocations autochtones – du fait notamment de l'effondrement de la pratique, mais aussi de la transmission de la Foi dans les milieux traditionnels – famille, école, société – les diocèses français en sont réduits à faire venir massivement des prêtres dits fidei donum – ils sont, selon Golias, plus d'un tiers sur les 7000 prêtres français de moins de 75 ans, considérés comme actifs, et 80% d'entre eux sont africains. Dans certains diocèses ils représentent plus de la moitié, voire la quasi-totalité des jeunes prêtres. En revanche, l'ordination d'un nombre croissant de prêtres et de diacres étrangers dans les diocèses français passe sous le radar.

En 2024, d'après le décompte de la CEF, 73 prêtres ont été ordonnés ou vont l'être dans les diocèses et 52 en 2023. Ces décomptes comme chaque année oublient quelques prêtres – en réalité ce sont au moins 75 prêtres diocésains en 2024 et 54 en 2023 ; il y a une autre nuance, de taille – les sept prêtres diocésains ordonnés à Toulon en janvier et juin de cette année auraient du l'être l'an dernier – il aurait du y avoir 61 ordinations l'an dernier dans les diocèses et 68 cette année, ce qui tend à lisser quelque peu les statistiques et relativiser tant le point bas de l'an dernier que le rebond cette année. Cinq autres ordinations sont à ce jour artificiellement bloquées à Toulon par les proches du Pape François.

Parmi les ordinations de 2024, la plupart sont encore autochtones. Néanmoins les prêtres venus d'ailleurs en représentent une part importante. Il n'est pas question de porter un jugement de valeur, seulement de constater que ces prêtres d'origine étrangère ont reçu ce que les diocèses appellent le « noyau de la Foi », ailleurs, dans des sociétés moins déchristianisées qui elles aussi ont besoin de prêtres – mais comme les sociétés occidentales pillent les médecins et les cerveaux du tiers-monde, les diocèses d'Europe occidentale, pour sauver les meubles et prétendre que l'effondrement depuis le concile Vatican II n'est pas si important, pillent les séminaristes des pays étrangers, parfois pour certains dès le début de leur cursus, ou au contraire une fois formés dans leurs pays d'origine.

Ainsi, en 2024, divers prêtres d'origine étrangère ont été ordonnés – entre parenthèses, le total des ordinations dans le diocèse :

    • Clermont-Ferrand (1) : un prêtre originaire du Burkina Faso

    • Cambrai (2): un africain, un vietnamien

    • Aix : (1 prêtre, 3 diacres) : un prêtre d'origine vietnamienne

    • Toulon (7 diocésains – sur les 6 ordonnés en juin, 1 irlandais, 1 du Paraguay, 1 du Vietnam, 2 italiens)

    • Nice (2) : un chilien

    • Digne (2) : un prêtre originaire d'Afrique

    • Ajaccio (2) : un camerounais

    • Montpellier (2) : un mexicain et un vietnamien

    • Créteil (2) : un nigérian ;

    • La Rochelle (2) : un croate

    • Rennes (1) : un rwandais

    • Montauban (2) : un religieux d'origine africaine

    • Strasbourg (4) : un prêtre né en Irak

Soit au total au moins 19 prêtres étrangers ou d'origine étrangère sur 75, soit 25%. Un sur quatre en 2024.

Le même décompte peut être fait à partir des ordinations de 2023. Ainsi, divers diocèses ont ordonné des prêtres étrangers :

    • Bayonne (2) : un vénézuélien et un égyptien, tous deux issus du séminaire Redemptoris Mater

    • Cambrai (1) : un béninois

    • Marseille (3) : dont un prêtre d'origine vietnamienne

    • Amiens (2) : dont un Lazariste sénégalais, qui a rencontré la communauté en Algérie

    • Langres (1) : un togolais

    • Nantes (2) : dont un sénégalais

    • Tarbes (1) : un libanais d'origine

    • Metz (1) : un vietnamien

    • Strasbourg (2) : un mexicain, un suisse

Soit au moins 11 prêtres d'origine étrangère sur 54 ordonnés dans les diocèses, soit 20%. Un sur cinq en 2023.

On peut au passage constater que ces ordinations d'étrangers ou de prêtres qui ont bénéficié de la transmission de la Foi, voire de la vocation à l'étranger continuent à représenter une part importante, aussi, des ordinations diaconales en vue du sacerdoce. Certains sont ensuite ordonnés dans les diocèses à l'étranger où ils sont incardinés, et reviendront (ou non) dans un futur proche en France.

Ainsi, relevons parmi les ordinations diaconales en 2024 :

    • un diacre originaire du Proche-Orient sur les trois ordonnés à Aix

    • un diacre du Bénin à Bourges

    • un diacre vietnamien et un haïtien à Lille

    • un diacre de côte d’Ivoire pour la communauté CMDA en Avignon

L'an passé, quatre diacres avaient été ordonnés en vue du sacerdoce dans le diocèse de Créteil – un local issu d'une communauté diocésaine Ecclesia Dei, un nigerian, un camerounais et un malgache ; les deux premiers seront ordonnés prêtres fin juin. Sur quatre futurs prêtres, une seule vocation (25%) est originaire du diocèse de Créteil. Et encore, d'une paroisse traditionnelle.

Toujours en 2023, deux diacres colombiens avaient été ordonnés à Troyes ; depuis ils sont repartis en Colombie et ont été remplacés par deux autres séminaristes colombiens. 

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