Notre lettre 1055 publiée le 18 juin 2024
L'AVENIR DU CARDINAL PAROLIN
EXIGE-T-IL LA MISE A MORT
DE LA LITURGIE TRADITIONNELLE ?
EXIGE-T-IL LA MISE A MORT
DE LA LITURGIE TRADITIONNELLE ?
Une rumeur peut en cacher une autre, plus inquiétante. Le blog Rorate Cæli fait écho de celle qui concerne un nouveau document que préparerait le Dicastère du Culte divin pour interdire définitivement la messe traditionnelle (une « solution finale », selon les termes du blog américain : RORATE CÆLI : URGENT - De plus en plus de rumeurs d’une « solution finale » pour la messe traditionnelle en latin - TLM (rorate-caeli.blogspot.com). Une telle envie ne doit pas faire défaut à l’entourage du cardinal Roche. La réalisation en serait tout de même fort difficile.
En tout cas, du point de vue français, nous pouvons confirmer qu’un haut fonctionnaire aussi représentatif que le nonce apostolique en France fait tout son possible pour une application maximale de Traditionis custodes. Mgr Celestino Migliore attise les ardeurs anti-liturgie traditionnelle des évêques de France, insistant spécialement pour que la messe traditionnelle ne soit tolérée que le moins possible, et qu’alors les autres sacrements, notamment les baptêmes, mariages et confirmations, ne soient jamais donnés en forme traditionnelle.
Un nonce apostolique est par mission un bras de la Secrétairerie d’État. Cela confirmerait, s’il en était besoin, que le cardinal Pietro Parolin, fils spirituel du cardinal Silvestrini, qui fut le chef de file durant des décennies de la Rome libérale, est un pur « progressiste », admirateur de l’Ostpolitik du cardinal Casaroli, qu’il a imité et même dépassé dans ses accords avec la Chine. Progressiste, mais sous l’écorce d’un homme pondéré (il a pris soin de n’approuver que du bout des lèvres Fiducia supplicans permettant la bénédiction des couples homosexuels). Son nom revient constamment aujourd'hui parmi les papables, celui d’un homme de la ligne Bergoglio, mais sérieux, réfléchi, bon connaisseur des dossiers.
Sans avoir un shadow cabinet, le Secrétaire d’État-candidat a des hommes sur lesquels il pourra compter le moment venu. Si le moment vient. Le nonce Migliore, issu de l’écurie du cardinal Becciu, l’une des plus importantes personnalités du corps diplomatique du Saint-Siège (il a été observateur permanent du Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe, secrétaire de la Section pour les relations avec les États de la Secrétairerie d’État, observateur permanent du Saint-Siège au Nations-Unies, nonce en Pologne et enfin en Russie), est de ceux-là. Après une longue série de nonces ratzinguériens, Felici, Antonetti, Tagliaferri, Baldelli et Ventura qui s’est fracassé, Migliore a été envoyé en France en 2020 pour bergoglioniser l’épiscopat français. À cet égard, la mise au placard de Michel Aupetit, suivie de la nomination de Laurent Ulrich sur le siège de Paris, est une de ses plus brillantes réussites.
On murmure que tacite promesse a été faite à l’efficace Celestino Migliore d’endosser les habits de Secrétaire d’État d’un pape Parolin. Le cas échéant… et à la condition qu’il parvienne à éradiquer le traditionalisme en France, d’où ses efforts démesurés auprès de la Conférence des Evêques de France et des évêques, ce qui éviterait à un Parolin devenu pape d’avoir à gérer cet épineux dossier.
C’est ce zèle tout carriériste qui engendre un grand désarroi chez les évêques de France, même chez ceux convaincus par le bien fondé de Traditionis Custodes mais qui se rendent compte qu’une pareille entreprise est impossible en France à moins de se lancer dans une croisade bien étrangère à l’air du temps et dont le succès serait bien incertain en nos temps de dialogue et d’église synodale.
Mais pendant ce temps le nonce Migliore insiste, même à huis clos, affirmant que les fidèles traditionnels ne sont pas à prendre au sérieux.
Qu’on se le dise !