Notre lettre 718 publiée le 1 novembre 2019

CHAQUE ANNÉE ad Petri Sedem AVEC LE PEUPLE SUMMORUM PONTIFICUM

Depuis 2012, le pèlerinage du Peuple Summorum Pontificum rassemble à Rome des fidèles, des prêtres et des religieux du monde entier qui entendent participer à la ré-évangélisation, grâce à ce puissant moteur spirituel qu’est la liturgie traditionnelle. Pendant trois jours de pèlerinage, les participants témoignent de l’éternelle jeunesse de cette liturgie. A l’occasion de la conclusion du huitième pèlerinage qui s’est achevé en la fête du Christ-Roi, le dimanche 27 octobre, nous avons demandé à Maximiliano Martino de nous présenter un bilan du pèlerinage 2019 et d’évoquer avec nous l’avenir de cette manifestation.


Paix liturgique – Pouvez-vous nous rappeler les caractéristiques de ce pèlerinage ?

Maximiliano Martino – Comme le dit très bien votre introduction et le nom même de notre pèlerinage, celui-ci est celui du Peuple Summorum Pontificum qui vient rendre grâce à Rome, à la chaire de Pierre, ad Petri Sedem, pour la paix liturgique un peu retrouvée depuis l’extraordinaire décision du Bon Pape Benoit, le 7 juillet 2007.


Paix liturgique – Mais ce n’est pas un pèlerinage de masse ?

Maximiliano Martino – Non, en effet le pèlerinage ne réunit chaque année qu’environ 1500 personnes, mais un pèlerinage de fidèles et de prêtres venus du monde entier qui viennent témoigner au nom de toutes leurs communautés et chapelles de leurs remerciements pour cette décision qui a commencé à mettre fin à près de 40 ans d’ostracisme. Cette année ce sont à minima des fidèles d’au moins 35 pays qui étaient présents pour rendre grâce, dont certains venus spécialement de très loin, comme nos amis de Corée ou l’importante délégation d’Argentine. En Europe, il faut parler de la présence toujours plus importante de Portugais. Et puis, comme toujours, de celle de beaucoup d’Anglo-Saxons.


Paix liturgique – Votre histoire…

Maximiliano Martino – … est un peu celle d’une génération spontanée qui fit lancer cette initiative en 2012. Ce premier pèlerinage aurait pu être un échec, compte tenu des difficultés et oppositions multiples. Il ne le fut pas et, sans grand moyen ni publicité, ce furent plus de 1000 fidèles qui s’y associèrent. A ce moment, il n’était pas prévu de renouveler la manifestation, mais les fidèles et les prêtres enthousiasmés par cette initiative furent tous désireux de la renouveler et c’est ainsi que, cette année, nous avons pérégriné vers Saint-Pierre pour la 8ème fois !


Paix liturgique – Des moments forts ?

Maximiliano Martino – Le grand moment fort « annuel » est, comme chaque année, celui de la procession priante et chantante dans les rues de Rome, la traversée du pont-Saint-Ange et la remontée de la via de la Conciliazione jusqu’à Saint-Pierre. Tous ceux qui ont participé à cela s’en souviendront toute leur vie.



 

Paix liturgique – Toutes les années furent-elles identiques ?

Maximiliano Martino – Non, chacun des pèlerinages successifs a apporté sa pierre, ou ses pierres, à l’édifice en construction. En 2017, nous fêtions le dixième anniversaire du motu proprio Summorum Pontificum, une occasion exceptionnelle de remercier l’Eglise : les fidèles et les communautés ne s’y trompèrent pas et furent au rendez-vous…  Imaginez une procession précédée par plus de 200 prêtres et religieux traversant la via de la Conciliazione et qui profitant de l’année de la miséricorde, entrèrent directement dans Saint-Pierre… Mais ce pèlerinage 2017 fut aussi l’occasion d’un autre enrichissement : en effet depuis 2007 un de nos amis italien le Père dominicain Vincenzo Nuara organisait tous les deux ans, avec son association Giovani e tradizione, un important colloque liturgique à Rome, or cette année-là il proposa la tenue de son congrès au même moment que le pèlerinage : ce fut un succès immense et il sembla naturel d’en poursuivre l’idée. C’est ainsi que depuis 2017, votre association Oremus/Paix liturgique propose le vendredi qui précède le pèlerinage une « Rencontre Summorum Pontificum », qui va dans le même sens que l’initiative Nuara , et se déroule dans les locaux de l’Augustinianum à deux pas de Saint-Pierre qui ajoute pour ceux qui le désirent une dimension d’échange, d’étude et de réflexion au pèlerinage lui-même.



 

Paix liturgique – Le pèlerinage est-il toujours aussi « spontané » ?

Maximiliano Martino – On peut dire que jusqu’en 2019 le pèlerinage eut un caractère, si on veut, « spontané ». Ce n’est que cette semaine, pour être précis dimanche dernier en la fête du Christ-Roi, que lui a été donnée une certaine stabilité en dotant l’association non déclarée, le Cœtus Internationalis Summorum Pontificum, d’un statut juridique d’association déclarée. Ce qui, comme vous le savez, facilite les choses du point de vue pratique.


Paix liturgique – Quels sont les membres du Cœtus ?

Maximiliano Martino – Tous les membres du Cœtus sont, outre ses fondateurs, des associations qui aiment et soutiennent la liturgie traditionnelle, aujourd’hui la Fédération internationale Una Voce, qui réunit des groupes de fidèles attachés à la messe dans près de 50 pays, Juventutem qui coordonne la présence traditionnelle lors des journées mondiale de la Jeunesse, Paix liturgique également, mais aussi des associations nationales comme la coordination nationale italienne Summorum Pontificum ou Una Voce Italie.


Paix liturgique – Ce noyau est-il fermé ?

Maximiliano Martino – Pas du tout et nous espérons que dans les prochaines années d’autres associations similaires se joignent à l’action du pèlerinage…Je pense à des groupes comme la Latin Mass Society ou à Notre-Dame de Chrétienté s’ils le désirent.


Paix liturgique – Parlez-nous un peu du déroulement du pèlerinage ?

Maximiliano Martino – Traditionnellement, celui-ci se déroule sur trois jours. Il débute le vendredi qui précède le dimanche du Christ-Roi par une messe ou des vêpres d’ouverture – cette année celle-ci a été célébrée au Panthéon par des Chanoines Prémontrés hongrois – puis le samedi, la traditionnelle procession vers Saint-Pierre après une adoration eucharistique dans l’église San Lorenzo in Damaso, et une messe à l’autel de la Chaire à Saint-Pierre. Enfin le lendemain une messe d’action de grâce autour du prélat invité célébrée ordinairement à la Trinité des Pèlerins qui est la paroisse personnelle traditionnelle de Rome, confiée à la Fraternité Saint-Pierre, messe « doublée », compte tenu du nombre des pèlerins, par une messe en l’église de Gesù e Maria, dite par les prêtres de l’Institut du Christ-Roi.


Paix liturgique – Proposez-vous d’autres activités ?

Maximiliano Martino – Autour de ce noyau de prières qui est précédé par la journée Summorum Pontificum du vendredi, les associations organisatrices peuvent proposer d’autres activités spirituelles, amicales ou culturelles.


Paix liturgique – Par exemple ?

Maximiliano Martino – Cette année la Fédération Internationale Una Voce a profité pour organiser, comme cela en est maintenant l’usage, son assemblée générale le samedi après-midi. Elle a aussi présenté le livre The Case for Liturgical Restoration : Una Voce Studies on the Traditional Latin Mass (Joseph Shaw, 2019), préfacé par le cardinal Burke. En 2016 l’institut du Bon Pasteur profita du pèlerinage pour fêter son 10ème anniversaire autour du Cardinal Castrillón dans la ville éternelle. En 2013, l’Institut du Christ-Roi avait organisé une messe solennelle dans la basilique Sainte-Marie de la Minerve. En 2014, l’association Juventutem avait fêté son 10ème anniversaire, par une messe solennelle. Mgr Schneider avait présenté un de ses livres, de même que le regretté Mgr Laise, etc.


Paix liturgique – Et la Rencontre...

Maximiliano Martino – Comme je l’ai dit précédemment, depuis 2017 il est devenu traditionnel d’organiser des journées Summorum Pontificum la veille du pèlerinage. Depuis 2018 ces rencontres, coordonnées par votre association, Oremus – Paix-Liturgique, se déroulent dans le grand amphi de l’Université Augustinienne, à deux pas de la place saint-Pierre, via Paolo VI. Cette rencontre est tout à la fois un moment de réflexion et d’études : cette année y sont intervenus le Professeur Ruben Peretó, professeur de philosophie et spécialiste de patristique à l’université Cuyo, de Mendoza en Argentine, sur le thème des liens entre la culture et la liturgie, et des grands témoins, comme le père Zulfdorf animateur du célébrissime blog américain du « Father Z », mais aussi l’extraordinaire Natalia Sanmartin auteur du roman L’éveil de mademoiselle Prim, qui nous livra un poignant témoignage de sa conversion, et enfin le récit, par João Silveira, de l’association Senza Pagare, de son « apostolat » pour la messe traditionnelle, organisé par votre association, dans le monde. 


Paix liturgique – Je voudrais vous faire dire aussi que ces Rencontres ont d’autres facettes.

Maximiliano Martino – Et je le dis bien volontiers, car elles sont d’abord, comme leur nom l’indique, des moments de rencontre entre des fidèles, des prêtres, tous militants de la cause liturgique traditionnelle, pour mieux se connaitre, échanger et partager leurs initiatives en faveur de cette liturgie.


Paix liturgique – Connaissez-vous déjà le programme du prochain pèlerinage ?

Maximiliano Martino – Nous connaissons déjà sa date ! Il se déroulera du vendredi 23 octobre 2020 au dimanche 25. Globalement son déroulement sera similaire à ceux des années précédentes. Mais laissons quelque suspense au sujet notamment du prélat qui dirigera ce pèlerinage 2020. Tout sera communiqué début janvier prochain.


Paix liturgique – Comment peut-on vous aider ?

Maximiliano Martino – Tous peuvent nous aider par leurs prières, puis en se faisant les ambassadeurs du pèlerinage et aussi en participants activement à l’animation de celui-ci. En ce qui concerne les aspects matériels il faut être conscients que tous les animateurs du pèlerinage étant des bénévoles le budget de celui-ci est réduit au minimum…


Paix liturgique – Quels sont les besoins ? 

Maximiliano Martino – Ils concernent d’abord et surtout le prélat invité à qui nous devons payer transport et hébergement, les églises où sont organisées les activités liturgiques qu’il faut remercier, les frais de chorale, et d’autres frais encore comme de secrétariat.


Paix liturgique – Il y a d’autres frais…

Maximiliano Martino – … qui sont ordinairement pris en charge par les associations membres du pèlerinage (Una Voce Italia a fourni des vêtements pontificaux cette année, comme les prêtres de l’IBP l’avaient fait an passé ; il y a 4 ans Paix Liturgique a offert un reportage pour aider à mieux faire connaitre le pèlerinage ; le repas pour les prêtres, après la messe à Saint-Pierre, organisé depuis plusieurs années, est aussi offert par vous). En fait nous devons pouvoir réaliser notre pèlerinage en étant et restant pauvre et si nous avons besoin de frais plus importants nous ne devons le faire que si nous trouvons une association donatrice


Paix liturgique – Comment sont organisées les activités liturgiques ?

Maximiliano Martino – Depuis les origines du pèlerinage celui-ci c’est choisi un chapelain en la personne de l’abbé Claude Barthe et c’est lui qui coordonne un groupe de prêtres pour la plupart romains ou italiens pour remplir les fonctions qui s’imposent, comme don Marco Cuneo qui est en quelques sorte le cérémoniaire historique du pèlerinage, les représentant romains des trois instituts traditionnels présents à Rome c’est-à-dire l’abbé William Barker de la Fraternité Saint-Pierre, don Giorgio Lenzi de l’Institut du Bon Pasteur, le Chanoine Antoine Landais, de l’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre.


Paix liturgique –Pour conclure ?

Maximiliano Martino – Nous préparons dès maintenant notre neuvième pèlerinage qui se déroulera en octobre 2020. Qu’il soit un temps fort de prière et d’union au sein d’un Eglise de plus en plus morcelée.


LE MOT D’ACCUEIL DE MONSIEUR L’ABBE BARTHE A SAINTE-MARIE - DES -MARTYRS

Nous nous retrouvons, pour la huitième année consécutive, représentants du peuple Summorum Pontificum venus du monde entier vers le Siège de Pierre et le Tombeau de l’Apôtre, pour rendre grâce de l’acte du pape Benoît XVI qui a rendu, il y a 12 ans, la liberté officielle à la messe romaine antique. Nous sommes aussi venus demander au Seigneur qu’il nous aide, dans nos diocèses, nos paroisses, nos communautés, à développer cette célébration, dont nous sommes témoins qu’elle apporte des fruits de foi, de sainteté, de conversion, d’évangélisation, de multiplication des vocations sacerdotales.


C’est précisément en faveur du sacerdoce catholique que je vous demande instamment d’appliquer vos prières durant ces trois jours, et aussi en faveur de la mission de l’Eglise jusqu’aux extrémités du monde. Ce Panthéon, dédié jadis à tous les dieux païens de Rome, mais devenu « Sainte-Marie aux Martyrs » est justement le symbole de cette conversion des nations, consacrée par le sang des martyrs.


Nous offrons à la Vierge Marie et à tous ces martyrs romains, l’hommage de la messe traditionnelle qui nous aide à vivre surnaturellement dans la foi immaculée de l’Eglise de Rome.


ET, A LA FIN  A LA TRINITÉ-DES-PÈLERINS


Notre pèlerinage Summorum Pontificum de 2019 se conclut.


Merci à Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, qui nous a guidés et enseignés. Pasteur d’un diocèse l’un des plus riches en France en prêtres par nombre de fidèles, n’est-il pas aussi l’un des rares évêques du monde à être en parfaite adéquation avec le motu proprio du pape Benoît XVI, lui qui permet à ses curés d’accueillir librement les demandes de messes traditionnelles et qui reçoit dans son diocèse de nombreux prêtres qui la célèbrent ? Sa bienveillance épiscopale nous encourage, cependant que nous soutient la prière pontificale de Benoît XVI qui veille sur l’œuvre qu’il a commencée.


Merci au Révérend Curé de la paroisse de la Trinité des Pèlerins qui nous a accueillis généreusement, à la manière de saint Philippe Néri.


Notre prière et notre témoignage, lorsque nous nous sommes avancés vers le Tombeau de l’Apôtre, s’est voulue aussi une des manifestations de ce plus précieux que jamais sensus fidelium.


Amis Pèlerins, nous nous retrouverons l’année prochaine ! Et que Dieu, dans cette année qui vient, soutienne nos efforts et nos peines au service d’une liturgie plus vivante que jamais.

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