Notre lettre 196 publiée le 20 septembre 2009

Sondage aux Etats-Unis : 45 % des pratiquants réguliers assisteraient à la messe traditionnelle s’ils en avaient la possibilité : d'un côté de l'Atlantique comme de l'autre, c'est grosso modo un catholique sur trois qui désire pratiquer sa foi dans la forme extraordinaire du rite romain

LES FAITS :

Une enquête de l'Université de Georgetown (*) menée en 2008 mais dont les conclusions n'ont été présentées que le 24 août dernier, a été menée sur l’opinion des catholiques américains au sujet de la messe traditionnelle.

Effet Motu Proprio ou pas, force est de constater que les chiffres parlent d’eux-mêmes…

En effet cette enquête révèle des tendances parfaitement remarquables :
- 25% des catholiques des États-Unis sont favorables au développement de la messe traditionnelle
- 12% seulement des catholiques des États-Unis sont hostiles au développement de la messe traditionnelle
- 29% des fidèles ne se déclarant pas hostiles à la forme extraordinairense disent en outre prêts à y assister si celle-ci devait être célébrée près de chez eux. Un chiffre qui grimpe à 45% chez les pratiquants réguliers (au sens de assistant à la messe au moins une fois par semaine) contre 20% qui n'iraient de toute façon pas et 35% qui ne savent pas.

Conduite auprès d'un échantillon de 1007 catholiques et s'inspirant d'un sondage mené en 1985 par l'institut Gallup, cette étude met en évidence le fait que la plus grande partie des fidèles américains (63%) est sans opinion quant aux dispositions du Motu Proprio Summorum Pontificum.

Et ce pour une raison simple comme le souligne Mark Gray, l'universitaire qui a commenté les résultats : "une si large proportion de catholiques ne connaît pas cette messe qu'elle a tendance à ne pas se prononcer". (**)


LES COMMENTAIRES DE PAIX LITURGIQUE

1) La première leçon de ce sondage américain est le manque d'information des fidèles quant à la libération de la messe traditionnelle par Benoît XVI. Tant qu'une majorité d'évêques et de prêtres maintiendra une chape de plomb sur le contenu et l'esprit du Motu Proprio Summorum Pontificum, une majorité de fidèles continuera à ne pas savoir de quoi il s'agit et donc à ne pouvoir en demander l'application.
Comme l’écrivait fort justement M. Patrick Banken, Président d’Una Voce dans sa lettre au Saint Père en date du 17 juillet 2008 « … Nous constatons avec regret que, depuis sa publication, le texte du Motu proprio n’a pas reçu la diffusion qu’il mérite, ce qui a contribué et contribue encore à décourager l’expression même de ces voeux. On ne peut pas demander ce qu’on ne connaît pas. La Commission Ecclesia Dei en a été maintes fois informée, mais les requêtes répétées sont restées sans réponse... ».
Pourtant, malgré cette censure, un séminariste français sur quatre en 2010 (voir lettre de Paix Liturgique n° 176) sera de forme extraordinaire. Qu’en serait il si au sein de chaque paroisse, les propositions du Pape n’étaient ni cachées ni travesties par un clergé en faillite soucieux de conserver ses privilèges et son monopole ? 30 %, 40 %, plus ?


2) L'effondrement du camp des opposants à la forme extraordinaire est la deuxième leçon de ce sondage nord-américain.

En 1985, une précédente étude révélait que 40 % des catholiques américains étaient favorables à la messe traditionnelle et 35 % étaient contre.
En un peu plus de 20 ans, le parti des opposants à la messe traditionnelle a été divisé par 3 (de 35% à 12%) !

Cet effondrement est incontestablement dû pour partie à l'apaisement liturgique apparu sous Jean-Paul II et poursuivi par Benoît XVI. Par ailleurs, la bascule démographique en cours dans le monde catholique n’y est pas non plus pour rien. En effet, aux Etats-Unis comme ailleurs, les générations ayant embrassé les interprétations abusives du dernier concile s'éteignent peu à peu sans réelle relève tandis que les nouvelles générations de catholiques sont en quête de contenu spirituel et doctrinal.


3) Si l'on considère enfin le chiffre de 29% de catholiques américains prêts à assister à la messe traditionnelle si elle était célébrée près de chez eux (45% chez les pratiquants réguliers), il est intéressant de le rapprocher de celui de 34% relevé en France en septembre 2008 par le CSA pour Paix Liturgique (voir notre Lettre n°146). D'un côté de l'Atlantique comme de l'autre, c'est grosso modo un catholique sur trois qui désire pratiquer sa foi dans la forme extraordinaire du rite romain.

Pourtant, on est bien loin, aux Etats Unis comme en France, de voir cette liturgie offerte dans une paroisse sur trois ou lors d’une des trois messes dominicales qui sont célébrées chaque dimanche dans toutes les grosses paroisses !
Il nous paraît plus que jamais indispensable de communiquer pour infléchir peu à peu la résistance du clergé et obtenir que la réalité paroissiale de terrain réponde finalement aussi bien à la volonté pontificale qu'au désir des fidèles.

Demandez et vous recevrez, frappez et on vous ouvrira !



(*) "Opinions About the Latin Mass Have Shifted Over Time", étude CARA du 24 août 2009, consultable ici.

(**) Source : The Boston Pilot, journal de l'Archevêché de Boston, 28 août 2009.

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